mardi 5 mai 2015

L’OCCULTATION DE LA RÉALITÉ




Il y a quelques mois, un ami de PORTIVECCHJU m’a recommandé la lecture d’un livre de Jean PEYRELEVADE intitulé « Histoire d’une névrose, la France et son économie ».

L’homme, polytechnicien, banquier, chef d’entreprise, est connu pour son engagement au centre gauche (cabinet de pierre Mauroy en 1981 puis soutien de François Bayrou en 2007). Dans son ouvrage il décrit une France incapable de comprendre l’économie. Le pays a une tradition de pouvoir absolu, depuis la monarchie jusqu’à notre Vème République où l’ordre politique entend tout gouverner. Le déplacement de François Hollande au Qatar pour la vente des avions Rafales en est une illustration récente.

Certes la géopolitique est toujours intervenue dans les affaires économiques, mais encore faut-il alimenter la création économique, l’innovation et l’entreprise pour que le politique donne un coup de pouce à l’économie. Or la France a toujours négligé l’entreprise et ses entrepreneurs. Les Français se méfient d’ailleurs des entreprises et de ceux qui les dirigent, craignant exploitation et inégalités. Ils attendent davantage de l'Etat que de l'initiative privée. Or aujourd’hui l’Etat est à bout de souffle empêtré par ses déficits et se tourne enfin vers les dites entreprises.

Et la Corse dans cette histoire ? Eh bien, elle est encore plus française que la France dans cette attitude !

Voyez l’actualité récente : le lien maritime avec la Sardaigne est en passe d’être coupé ! La CMN qui assure les liaisons avec PORTO TORRES est en sursis à Propriano et la SAREMAR qui assure les liaisons avec SANTA TERESA l’est tout autant à Bonifacio. Rien de moins…..

L’économie de deux microrégions (Valinco et Grand Sud) va subir un sacré choc ! Jugez-en au vu des chiffres qui figurent dans les développements suivants, tirés de l’excellent site de l’Observatoire Régional des Transports de la Corse (http://ortc.info/)

1 – Pour le Valinco

En moyenne la liaison avec PORTO TORRES assure 5 000 passagers (passagers aller et retour ou PASS A/R) par an. Anecdotique direz-vous. Mais si l’on regarde sur les dernières années le trafic passager (MARS-CMN signifie liaison avec Marseille par la CMN) est le suivant : 

  
 Quand on sait que la CMN n’est pas rentable dans des conditions normales (éloignement avec Marseille car la ligne desservait Marseille-Propriano-Porto Torres, faiblesse des échanges), quand on ne sait que trop ce que sera le futur de la SNCM, à chacun de regarder les moyennes des passagers transportés sur quatre exercices.

Il y a plus de 100 000 passagers dans la balance à Propriano !

S’agissant du fret, le trafic avec PORTO TORRES a permis de s’approcher des 70 000 Tonnes en 2012, tandis que la moyenne sur ces derniers exercices est de 56 000 tonnes (entrées et sorties ou E&S) de marchandises et matériels transportés par an :


Il y aura donc 56 000 tonnes de marchandises et matériel qui ne transiteront plus par le port de Propriano !

2 – Le Grand Sud

S’agissant des passagers les données des derniers exercices sont les suivantes :



Sans la SAREMAR il ne restera que la MOBY qui assure les liaisons estivales et qui mordra sur  les 120 000 passagers de la SAREMAR (moyenne), mais elle ne compensera pas l’absence de trafic hors saison estivale.

Nous serons loin des 250 000 passagers transportés en moyenne chaque année !

S’agissant du fret la situation est encore plus grave, car la SAREMAR en disposant d’une liaison continue sur l’année assure le transport de 63 % des 70 000 tonnes de marchandises et matériels qui transitent par Bonifacio :  


Nous serons loin des 70 000 tonnes de marchandises et matériels transportés en moyenne chaque année !


3 – Une Corse encore plus française que la France

C’était la formule que j’utilisais en introduction de ce billet.

Que se passe t-il face à cette catastrophe économique annoncée ? Rien strictement rien !

La droite a été trop préoccupée à se déchirer pour le conseil départemental 2A et s’interroge sur le meilleur candidat aux territoriales de décembre prochain.

La gauche est en recomposition avec le PS et le PC qui sont, pour des raisons différentes, dans et hors de la majorité de Paul GIACOBBI.

Les deux composantes nationalistes sont dans un bouillonnement d’alliances supputées et de prééminence de leadership, doublé d’une angoissante interrogation sur la conception unique ou multiple de FEMU A CORSICA. 

Nous sommes exactement dans ce que décrit PEYRELEVADE : la Corse est installée dans une tradition de supériorité du politique sur les réalités économiques. Et pourtant Propriano et Bonifacio sont bien en Corse ! Et pourtant il y a bien des entreprises et des familles qui vivent de ce trafic de passagers et de fret !

En Corse, vient s’ajouter à cette conception purement française, une occultation des réalités quotidiennes. C’est la raison pour laquelle je dis que la Corse est encore plus française que la France !

C’est inconcevable pour les entreprises et leurs salariés que je représente en qualité d’élu consulaire.

C’est inconcevable parce que :  
→les pouvoirs publics n’entament pas une consultation avec les professionnels qui vivent directement ou indirectement de ces liaisons, avec les chambres consulaires, afin de mettre en place des solutions alternatives ;
→la liaison avec la Sardaigne qui s’impose géographiquement n’est pas examinée de manière globale avec les trois ports secondaires ;
→le troisième port du Grand Sud, Porto-Vecchio, n’entretient aucune liaison avec la Sardaigne et qu’il ne semble préoccupé que par son port de plaisance.

C’est inconcevable car existent :
→un programme INSULEUR porté par les chambres de commerce des pays méditerranéens qui vise à permettre aux îles de l’UE de disposer de moyens de développement spécifiques (il n’y a pas que la Corse qui est une île au sein de l’UE…..),  
→un programme de coopération transfrontalière Italie-France permettant des liaisons avec la Sardaigne.

Mais rien on n’entend rien, on ne voit rien, on ne dit rien, car nous avons mis un grand couvercle sur les difficultés à venir. Mais quand la crise annoncée viendra, le couvercle risque de se promener du Cap Corse à Bonifacio et même de se retrouver en Sardaigne !






 
  


 



 


  

lundi 30 mars 2015

LE FINANCEMENT PARTICIPATIF



Ce 27 mars 2015, a eu lieu une journée d’information, initiée et portée par la CCI 2A, sur le financement participatif, avec comme invité l’Incubateur INITIÀ qui effectue un travail remarquable sur le terrain. Voici le texte de mon intervention : 

« Nous sommes réunis aujourd’hui pour une journée relative au financement participatif.

Je suggère en préambule, que nous trouvions un mot, une expression pour le dire en LINGUA NUSTRALE. J’ai quelques idées comme SVILUPA INSEME, OPERATA CUMUNA, mais je suis sur qu’une réflexion commune après notre séminaire permettra de trouver l’expression la  plus approprié à ce mode de financement.

Pour en revenir au cœur du propos, le financement participatif (ou CROWDFUNDING) est un mécanisme de financement qui permet de récolter des fonds auprès d’un large public.

D’ailleurs le CROWDFUNDING est la juxtaposition de deux mots anglais : CROWD qui désigne la foule et FUNDING qui désigne le financement.

Il a pour objectif de financer un projet créatif (disque, court métrage) ou entrepreneurial (projet qui ne trouve pas d’écho auprès des banques).

Il fonctionne le plus souvent via des plates formes de recueil de fonds via Internet.

Ces plates formes se répartissent en trois catégories :
-celles qui recueillent des dons,
-celles qui agrègent des prêts,
-et celles destinées à fournir des fonds propres aux entreprises.

Quelle que soit la catégorie l’objectif est le même : permette aux entreprises de disposer d’investissement pour se développer ou démarrer une activité.

Les intervenants ici présents vous apporteront toutes les précisions utiles et notamment celles relatives aux mesures gouvernementales du 30 mai 2014, qui ont adapté la législation française à ce nouveau mode de financement.   

&&&

D’une manière plus générale, en qualité de Président de la CCIR de Corse, je tiens à souligner que parmi les 44 326 entreprises actives au 31 décembre 2011(chiffres INSEE), celles qui constituent le tissu entrepreneurial de l’île, 95 % sont des  TPE de moins de 10 salariés.

Ces entreprises ont l’opportunité de trouver dans ce nouvel outil un mode de financement complémentaire au classique crédit bancaire, crédit bancaire qu’elles trouvent d’ailleurs avec de plus en plus de difficulté.

Je rappelle, quitte à en lasser certains, mais je ne me décourage pas, que j’ai demandé au Préfet ainsi qu’à la CTC que soit organisées des assises du financement des TPE sous l’égide de la Banque de France.

Je remarque que tous se disent préoccupés par les difficultés de financement des entreprises et intéressés par ma proposition. Mais pour le moment je ne suis pas encore parvenu à mettre en route la lourde machine administrative.

&&&

Je tiens également, en bon père de famille, à faire remarquer que chaque médaille a son revers. Le CROWDFUNDING a des avantages indéniables par rapport au classique crédit bancaire.

Mais les entreprises qui y ont recours doivent veiller :
-à son coût dès lors que l’investissement a lieu sous forme de prêt,
-à une éventuelle perte de contrôle dès lors que ce sont des fonds propres qui sont injectés au capital de l’entreprise.

Je rassure nos intervenants en leur disant que ces ne sont pas des propos à leur adresse puisque nous les avons sélectionnés en toute confiance.

Il s’agit d’une mise en garde explicite envers celles de nos TPE, qui désireuses de sortir des chemins balisés, pourraient se retrouver en des lieux piégés.

Enfin nos entreprises doivent faire preuve d’un sens moral affirmé en s’engageant sur ce chemin, car il faut jouer le jeu avec les prêteurs :
-en affectant les fonds collectés au projet initial,
-en gérant au mieux cet argent, car il s’agit de l’argent de ceux qui leur font confiance.

Je vous remercie de votre attention et je passe la parole à nos intervenants. »

Après cette réunion de travail, des échanges informels ont eu lieu et je suis heureux que le Directeur Régional de la Banque de France se soit montré très favorable à la mise en place des assises du financement des TPE.

De même les professionnels du financement participatif m’ont formulé leur accord pour y participer.

Enfin le Directeur de la CADEC m’a dit être partant pour ces assises et se propose d’y apporter son concours.

Il va sans dire que les représentants du monde entrepreneurial, (MEDEF, CGPME) sont fortement intéressés par une telle manifestation et m’apportent leur appui.


Je vais donc saisir le Préfet de Région, le Président du conseil exécutif de l’Assemblée de Corse ainsi que les Président de l’ADEC et de la CADEC, pour qu’une prochaine rencontre puisse être programmée afin de mettre en place ces assises. 

mardi 17 mars 2015

PADDUC
INTERVENTION DEVANT L’AAUC

(Logo de l'AAUC) 

Maria Giudicelli, Présidente de l’Agence d’Aménagement durable, de planification et d’Urbanisme de la Corse (agence dite AAUC) a convié les personnes publiques associées à examiner le projet de PADDUC adopté par l’Assemblée de Corse.

Cette consultation intervient dans le processus de consultation des acteurs économiques, sociaux et culturels, qui précède l’enquête publique terminale qui  se soldera, dans quelques mois, par un vote de l’Assemblée de Corse adoptant définitivement le PADDUC.

Voici mon intervention :

Madame la Présidente,


I – RAPPEL DE CE QU’EST LE PADDUC

La définition du PADDUC est formulée par les articles L4424-9 et suivants du CGCT.

Il y a à mon sens trois grandes directions qui se dégagent de ces articles.  


1 – Première direction : l’aménagement de l’espace

La première direction repose sur l’article L4424-9 ; § I ; alinéa 3 et porte :
→sur l’aménagement des espaces naturels, agricoles et forestiers, sites et paysages à protéger ou à préserver,
→sur l’implantation des grandes infrastructures de transport et des grands équipements,
→sur la localisation des extensions urbaines,
→sur l’implantation des grandes infrastructures de transport et des grands équipements,
→sur la localisation des activités industrielles, artisanales, commerciales, agricoles, forestières, touristiques, culturelles et sportives.

Vous comprendrez que ce qui intéresse expressément les entreprises que je représente ici, c’est la localisation des activités industrielles, artisanales, commerciales et touristiques.

Aussi conviendrait-il que soient exposées pour chaque micro-région ces futures localisations.

En effet, les entreprises sont désireuses d’intégrer ces éléments dans leur stratégie de développement.


2 – Deuxième direction : le développement et les infrastructures qu’il induit

La deuxième direction repose sur l’article L4424-9 ; § I ; alinéa 2 qui demande au PADDUC de fixer : 

→les orientations fondamentales de ce qui touche au secteur primaire de l’économie : développement agricole, rural et forestier, pêche et aquaculture,
→les orientations en matière d’habitat,
→les orientations en matière de transports, d'intermodalité et d'infrastructures,
→les orientations en matière de réseaux de communication,
→les orientations en matière de développement touristique.

Vous comprendrez que ce qui intéresse expressément les entreprises que je représente ici, ce sont les orientations en matière de transport et d’infrastructures, les orientations en matière de réseaux de communication et le type de développement touristique.

Je sais bien qu’existent déjà un schéma des routes, un schéma du climat et de l’énergie, un schéma d’aménagement et de gestion des eaux, une feuille de route de l’ADEC, une feuille de route du tourisme.

Mais vous admettrez avec moi, que les 95 % de TPE, celles qui ont moins de 10 salariés, ne sont pas en mesure de se pencher sur cette abondante production.

Aussi conviendrait-il que soient exposées les orientations évoquées ci-dessus, dans un document simple et clair, avec des interlocuteurs à disposition des entreprises afin qu’elles intègrent ces éléments dans leur stratégie de développement.

Je vous propose donc un partenariat pour rédiger ce que j’appellerai  « le mémento du PADDUC »


3 – Troisième direction : les objectifs de développement économique  

Cette troisième direction est fixée par l’article L4424-9 ; § I ; alinéa 1 qui prévoit que le PADDUC doit définir une stratégie de développement en fixant les objectifs de son développement économique qui garantit l'équilibre territorial.

Cette direction fait l’objet des développements spécifiques suivants car elle intéresse au plus au point les entreprises.


II – LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE


1 – Le constat

Ce n’est pas à la rédactrice du PADDUC et à ses équipes que je vais l’apprendre, le document à l’origine des 8 livrets que sont :  
-le projet de société,
-le diagnostic,
-le plan d’aménagement et de développement durable (PADD),
-le schéma d’aménagement territorial,
-les orientations réglementaires,
-la mise en œuvre,
-le document environnemental
-et la synthèse
est lui composé de quatre parties :
→La 1ère décline son ambition, son objectif
→La 2ème porte sur son modèle de développement,
→La 3ème porte sur les grandes orientations
→La 4ème sur sa stratégie d’élaboration.

Les grandes orientations stratégiques sont au nombre de 13 et la 7ème nous intéresse particulièrement, car elle s’intitule « Création d’emploi et partage de richesses produites ».

Nous sommes là au cœur de l’action quotidienne des entreprises.  

Le PADD est lui plus précis en reprenant de manière explicite toutes ces orientations.


Comme notre réunion conviviale n’exclut pas la franchise, je regrette que pour trouver une évocation de l’économie autre que :

-l’agriculture (agriculture, sylviculture, pêche, fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac qui représentent 3% de la VA 2011)
-et le BTP (qui représentent 11 % de la VA 2011),

il faut attendre les moyens relatifs à la mise en œuvre de l’OS 7 (obligation stratégique) qui prévoit de sécuriser et développer les entreprises avec notamment :
-la création d’un dispositif de prévention de difficulté des entreprises
-l’encouragement à la reprise-transmission d’entreprises
-la réforme des mécanismes de financement des entreprises

Mais en qualité de chef d’entreprise, quand je prévois quelque chose j’établis un plan de financement.

Je n’en ai pas trouvé dans le document, mais peut-être m’a-t-il échappé.

En tous cas la réunion d’aujourd’hui permettra d’avoir les réponses nécessaires pour les dispositifs d’accompagnement des ces trois mesures qui sont essentielles à la pérennité de nos entreprises :
-la création d’un dispositif de prévention de difficulté des entreprises
-l’encouragement à la reprise-transmission d’entreprises
-la reforme des mécanismes de financement des entreprises

Sur ce dernier point j’ajoute que j’avais en son temps proposé des assises du financement des TPE au préfet BORIUS qui est intervenu après la crise des transports de l’été dernier, mais ma proposition qui a trouvé un écho favorable en est toujours au stade de projet.

Je sollicite donc votre concours afin que nous mettions ensemble, sous l’égide de la Banque de France, ce projet en route.


Comme notre réunion conviviale n’exclut pas la franchise, je note que le tourisme, lui, fait l’objet d’un développement spécifique.

Pour être précis il agrège la partie agriculture (3% de la VA), le commerce (14 % de la VA), et l’hébergement et la restauration (7% de la VA), ce qui fait un total de 24 %, qu’il faut diminuer car ces activités annuelles sont portées par l’activité estivale.

Ainsi en comptant large, entre l’agriculture en totalité 3%, 10 % pour le commerce, 5% pour l’hébergement et la restauration et 11 % pour le BTP, c’est 30% environ de la VA qui sont concernés par le PADDUC.

Il en reste donc 70 %.

C’est sur ces 70 % que je voudrais apporter ma contribution.


2 – Les propositions

Toujours en toute franchise et au risque d’en étonner certains, je dois dire que la Corse est contributrice nette au financement des entreprises du reste du territoire national, car les dépôts bancaires sont largement supérieurs aux crédits bancaires accordés dans l’île.

Suivant les chiffres de la banque de France, sur la période 2008-2013, cela représente environ quatre PEI.

C’est la raison pour laquelle je me permets d’insister pour avoir votre concours afin de  mettre sur pied ces assises du financement des TPE. 


Toujours en toute franchise je voudrais vous faire part de ce que nous faisons dans nos organismes consulaires.

La réforme des CCI nous a conduis à mettre en place des schémas sectoriels qui définissent la stratégie régionale et le mode de pilotage opérationnel des CCI.

Ils indiquent les axes de progrès et de développement et se donnent des objectifs à attendre.

Conformément à ce que nous impose le Code de commerce, quatre schémas sectoriels ont été mis en place : 
- celui de la gestion des équipements portuaires et aéroportuaires,
- celui de la formation et l’enseignement,
- celui des services aux entreprises,
- celui du développement durable.

Notre objectif est :
- d’une part d’apporter des solutions adaptées aux attentes et aux besoins des entreprises de sa circonscription avec une offre de services accessible et visible,
- d’autre part, de se projeter à la hauteur des enjeux économiques régionaux et des défis à relever par les entreprises corses et leurs territoires.

Vous le voyez, nous sommes en plein dans le contenu du PADDUC, mais avec une vision entrepreneuriale.

Aussi je souhaite vous confier ces schémas sectoriels, qui pour certains contiennent des mesures pratiques, réelles, de nature à être mises en place rapidement.

Je vous propose dans un second temps, de réfléchir aux éléments qu'ils contiennent et qui pourraient enrichir le PADDUC.

Telles sont Madame la Présidente, les trois propositions que je tenais à formuler.

Je suis certain d’avoir trouvé aujourd’hui une oreille attentive aux besoins des entreprises et de leurs salariés et je vous en remercie.


La Présidente a agréé la rédaction d’un « mémento du PADDUC » à destination des entreprises, en collaboration avec les institutions consulaires.

Elle m’a ensuite assuré vouloir mener la réflexion sur les assises du financement des TPE et étudier les schémas sectoriels.

Nous sommes donc appelés à nous revoir et c’est également le souhait des entreprises que je représente.

 NB : Article L4424-9  du CGCT


I.-La collectivité territoriale de Corse élabore le plan d'aménagement et de développement durable de Corse.
Le plan définit une stratégie de développement durable du territoire en fixant les objectifs de la préservation de l'environnement de l'île et de son développement économique, social, culturel et touristique, qui garantit l'équilibre territorial et respecte les principes énoncés aux articles L. 110 et L. 121-1 du code de l'urbanisme.
Il fixe les orientations fondamentales en matière de protection et de mise en valeur du territoire, de développement agricole, rural et forestier, de pêche et d'aquaculture, d'habitat, de transports, d'intermodalité d'infrastructures et de réseaux de communication et de développement touristique.
Il définit les principes de l'aménagement de l'espace qui en résultent et il détermine notamment les espaces naturels, agricoles et forestiers ainsi que les sites et paysages à protéger ou à préserver, l'implantation des grandes infrastructures de transport et des grands équipements, la localisation préférentielle ou les principes de localisation des extensions urbaines, des activités industrielles, artisanales, commerciales, agricoles, forestières, touristiques, culturelles et sportives.
La destination générale des différentes parties du territoire de l'île fait l'objet d'une carte, dont l'échelle est déterminée par délibération de l'Assemblée de Corse dans le respect de la libre administration des communes et du principe de non-tutelle d'une collectivité sur une autre, et que précisent, le cas échéant, les documents cartographiques prévus à l'article L. 4424-10 et au II de l'article L. 4424-11.
Le plan d'aménagement et de développement durable comporte les informations prévues à l'article L. 121-11 du code de l'urbanisme.
Il prévoit des critères, indicateurs et modalités permettant à la collectivité territoriale de suivre l'application de ses dispositions et leurs incidences.

II.-Le plan d'aménagement et de développement durable de Corse prend en compte les projets d'intérêt général et les opérations d'intérêt national répondant aux conditions fixées aux articles L. 121-9 et L. 121-9-1 du code de l'urbanisme et comporte, le cas échéant, les dispositions nécessaires à leur réalisation.
Le plan d'aménagement et de développement durable de Corse prend en compte les risques naturels, sanitaires et technologiques. Il doit être compatible avec les objectifs et les orientations fondamentales des plans de gestion des risques d'inondation prévus à l'article L. 566-7 du code de l'environnement, lorsqu'ils existent, ainsi qu'avec les dispositions définies aux 1° et 3° de ce même article.

III.-Les schémas de cohérence territoriale et, en l'absence de schéma de cohérence territoriale, les plans locaux d'urbanisme, les schémas de secteur, les cartes communales ou les documents en tenant lieu doivent être compatibles avec le plan d'aménagement et de développement durable de Corse, notamment dans la délimitation à laquelle ils procèdent des zones situées sur leur territoire et dans l'affectation qu'ils décident de leur donner, compte tenu respectivement de la localisation indiquée par la carte de destination générale des différentes parties du territoire de l'île et de la vocation qui leur est assignée par le plan.

samedi 14 mars 2015

LA CONTINUITÉ TERRITORIALE EUROPÉENNE,
EST NÉCESSAIRE
AU DÉVELOPPEMENT ECONOMIQUE DES ILES !



En raison des difficultés que connait le port de notre micro-région, le CULLITIVU PRUBIA PORTU VIVU a organisé un débat afin que la population prenne conscience des conséquences désastreuses de la disparition éventuelle des liaisons maritimes avec la Sardaigne. 

Voici mon intervention lors de cette réunion : 


1 - Le principe de la continuité territoriale

C’est un principe reconnu par les Etas qui composent l’UE pour compenser les handicaps de leurs îles, leur éloignement, leur enclavement et leur manque d'accessibilité.

Pour des raisons historiques et surtout d’une vision essentiellement nationale la continuité territoriale s’est bâtie sur des relations intra étatiques ignorant totalement la géographie.

Ce n’est pas ici que je vais convaincre que la distance qui nous relie avec nos voisins sardes ou toscans ou romains suivant que l’on se trouve à Propriano, Bastia ou Porto-Vecchio est inférieure à celle qui nous relie à Marseille.

Mais nous ne sommes pas les seuls : ainsi l'île danoise de Bornholm, qui est à 36 km à peine de la Suède n’a de liaison maritime qu’avec Copenhague, sa capitale qui est à 150 km.

Les faits me conduisent à dire est que les liaisons reliant les territoires insulaires aux autres territoires de l’UE qui leur sont les plus proches ne sont pas encore intégrées dans les politiques de l’UE.


2 – L’apport du traité de Lisbonne

L’article 174 du traité de l’UE, modifié par le traité de Lisbonne en 2010, pose le principe du renforcement de la cohésion économique, sociale et territoriale.

L’objectif de l’UE tel qu’énoncé par cet article est de réduire :
→l’écart de développement des diverses régions
→et le retard des régions les moins favorisées.

Le texte prend soin de préciser qu’une attention particulière est accordée à trois types de zones :
→les zones rurales,
→les zones où s’opère une transition industrielle
→et les régions qui souffrent de handicaps naturels, mentionnant explicitement les îles et les zones de montagne. 

Cette politique qui représente 36 % du budget communautaire, vient en importance de moyens juste après la politique  agricole commune (PAC).

Mais il n’y a rien comme enveloppe budgétaire pour les liaisons entre les îles et les continents de l’UE qui leur sont géographiquement proche.

Les faits me conduisent à dire que le renforcement de la cohésion économique des îles n’est pas encore intégré dans les politiques de l’UE.


3 – L’existant

La liaison entre Bonifacio et la Sardaigne n’est pas menacée, mais elle repose essentiellement sur du trafic passagers et ne vit véritablement qu’en été.

La liaison entre Propriano et la Sardaigne qui n’est qu’une escale de la liaison entre la Sardaigne et Marseille est en réanimation.

C’est mieux que rien, mais les réalités économiques vont à nouveau s’imposer et faute d’une action politique au niveau de la CTC, de l’Etat et de L’UE, elles conduiront au même constat car la ligne connait un déficit annuel de 500 000 €.

Je vous laisse comparer cette somme à d’autres sommes versées pour des évènements sportifs, certes intéressants, mais qui n’ont pas l’importance vitale d’une liaison maritime continue.

De plus il faut savoir que la Sardaigne, elle, subventionne la compagnie qui assure la rotation avec Bonifacio à hauteur de 1 M€ pour lui permettre de survivre en hiver.

Sans votre mobilisation, sans celle des professionnels et sans celle des entreprises que je représente ici, je ne sais si nous aurions retrouvé cette ligne.

Mais enfin, mon but n’est pas de polémiquer, puisque la réalité est de constater qu’elle existe à nouveau.


4 – La vision de la CCIR

La Chambre régionale a bien évidemment constaté la différence de conception de la continuité territoriale des Etats et celle à laquelle doit conduire la géographie.

En clair la continuité territoriale européenne devrait permettre de relier des régions de l’UE qui sont proches, de relier la Corse à l’Italie.

Alors nous avons adhéré au réseau INSULEUR, sur la proposition de notre compatriote Henri MALOSSE, président du Conseil Economique et Social Européen.

Ce réseau qui regroupe toutes les chambres de commerce de pays de l’UE, a pour objectif :

→de faire reconnaître que l’insularité est un obstacle au développement,

→d’obtenir la mise en place d’aides financières comme il en existe tant d’autres pour les liaisons maritimes îles et continents proches n’appartenant pas au même Etat.

En qualité de Président de la CCIR mon propos ne se limite pas au Valinco, mais concerne aussi Bastia et l’extrême sud.

Nous avons donc engagé une action auprès de la commission européenne et des députés européens pour y parvenir.


5 – Ma vision

Je pense que les Etats, tous les Etats, pas que la France ont toujours et encore cette vision nationale qui les conduit à favoriser les liaisons intranationales.

Je pense que pour surmonter cet obstacle il nous faut passer par un statut des îles, depuis la Grèce jusqu’au Nord de l’UE.

Ce statut serait intégré au traité de l’UE, acterait enfin la reconnaissance des spécificités insulaires et mettrait en place des actions pour compenser leur handicap et leurs difficultés de développement.

Cette vision était en germe dans le programme de coopération transfrontalière Italie-France maritime 2007-2013.

Il préconisait la mise en œuvre d’un Groupement Européen de Coopération Territoriale (GECT) de gestion des liaisons Italie-France pour la période 2014-2020.

Je ne sais aujourd’hui où en est la mise en place effective de ce programme.

Mais je crois qu’il souffre d’une vision limitée!

En effet les liaisons envisagées concernaient deux lignes : Bonifacio et Santa Teresa, d’un côté et Propriano et Ajaccio avec Porto Torres d’un autre côté.

Vous me direz que c’est un bon début.

Je serai d’accord avec vous à la seule condition que ce soit le début des liaisons avec toute l’Italie, des liaisons qui ne mettent pas de côté Bastia et Porto-Vecchio.

Il est temps de sortir de nos visions micro-régionales et de se dire : « nous avons obtenu ceci ou cela et que les autres se débrouillent ! ».

Je crois que pour être crédibles il nous faut, comme nous le faisons avec le programme INSULEUR, présenter une vision globale, présenter des liaisons géographiquement et économiquement pertinentes.

C’est le seul moyen de démontrer que les îles, toutes les îles de l’UE, méritent un traitement spécifique.

Et ce traitement spécifique ne peut avoir de base juridique, donc de traduction financière que s’il repose sur un statut des îles de l’UE.

Je vous remercie de votre attention 



Article 174 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, tel que modifié par le traité de Lisbonne :

« Afin de promouvoir un développement harmonieux de l’ensemble de l’Union, celle-ci développe et poursuit son action tendant au renforcement de sa cohésion économique, sociale et territoriale. En particulier, l’Union vise à réduire l’écart entre les niveaux de développement des diverses régions et le retard des régions les moins favorisées. Parmi les régions concernées, une attention particulière est accordée aux zones rurales, aux zones où s’opère une transition industrielle et aux régions qui souffrent de handicaps naturels ou démographiques graves et permanents telles que les régions les plus septentrionales à très faible densité de population et les régions insulaires, transfrontalières et de montagne ». 


 


jeudi 8 janvier 2015




               CHARLIE  SEMPRE  VIVU  !             

STA SERA 7 H, PIAZZA PORTA

vendredi 2 janvier 2015

VŒUX 2015



Voici 2015 !

La crise économique qui a débuté en 2008 se poursuit et cette année la Corse sera durement touchée.

Les difficultés que vont générer les liaisons maritimes, la baisse des dotations des collectivités locales et la crise du BTP n’en sont que des illustrations patentes. Mais il y a aussi les difficultés que connait au quotidien le tissu entrepreneurial Corse, composé à 95 % de très petites entreprises, celles qui sont constituées de moins de 10 salariés.

Au nom de toutes ces entreprises, au nom de leurs salariés, je veux réaffirmer combien elles ont besoin d’un environnement social, fiscal et normatif stable. Elles ont aussi besoin de rapports de confiance avec toute la filière administrative. Elles attendent encore le choc de simplification annoncé le 28 mars 2013 par le Président de la République. Elles espèrent qu’il sera amplifié et non point freiné par les divers partenaires institutionnels  de la Corse.

Mais elles feront face, mais vous ferez face, comme vous avez pu le faire jusqu’à présent. Les efforts à fournir en 2015 seront plus grands encore, mais je vous assure de l’entier engagement de la Chambre Consulaire de Corse à vos côtés.

Mon souci est que les entreprises vivent, qu’elles assurent leur futur et celui de leurs salariés. Je vous dis ma conviction profonde que si les dirigeants sont nécessaires à l’entreprise, les salariés sont eux indispensables. Je vous dis ma conviction qu’il n’y a d’avenir qu’en conjuguant les compétences et non en opposant les uns et les autres.
 
A tous et toutes, dirigeants et salariés, que vous soyez au sein des entreprises ou des organismes consulaires qui vous accompagnent, je souhaite force et discernement pour faire face aux difficultés à venir.

Pour vos familles, pour vos proches et pour vous-mêmes, je souhaite santé, bonheur et réalisation de vos espérances.



PACI È SALUTA A TUTTÈ È A TUTTI !

lundi 15 décembre 2014

INTERVENTION LORS DE 
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA CCIT 2A



Ce lundi 15 décembre a eu lieu l'assemblée générale de la CCIT 2A, en présence du Préfet. Voici mon propos :

Cà y est, nous sommes à l’heure de vérité.

La réforme des CCI évoquée depuis de longs mois a donné lieu à d’intenses débats. Le verdict tombera demain puisque la loi fera l’objet du vote définitif à l’Assemblée Nationale, ce 16 décembre 2014.

En qualité de Président de la CCIR et également en qualité de vice-président de cette CCIT, mon devoir est de dire que les conséquences de la réforme sont connues et qu’il faudra prendre de nécessaires mesures d’adaptation.  


1 – Les conséquences de la réforme

La CCI 2A va subir comme toutes les CCI un effet de ciseau.

La première lame est celle de la baisse de la TFC : - 38 % d’ici 2017.

La TFC qui représentait 4,3 M€ de recettes sur 10,3 M€ de produits du service général en 2013, sera de 2,6 M€ en 2017.

Les charges elles vont augmenter inéluctablement, je ne vous apprends rien.

La seconde lame est celle du prélèvement sur le FDR.

Lors de la discussion parlementaire les critères ont évolué et désormais le FDR servant de base légale au prélèvement, hors ports et aéroports, est celui du budget exécuté de 2013.

Les réserves affectées aux centres de formation ayant fait l’objet d’un accord du 1er Ministre avant le 1er novembre 2014, ne sont pas prises en compte.

La répartition se fait à hauteur de 70 % sur le FDR supérieur à 120 jours et à hauteur de 30 % sur le poids économique de nos structures respectives.

Pour la CCIT 2A, le prélèvement est de 1,1 M€, pour la CCI 2B il est de 1,85 M€ et pour la CCIR il est de 365 000 €.

Tels sont les chiffres et sous réserve d’une décision du Conseil constitutionnel censurant ces dispositions, le prélèvement sera opéré avant le 15 mars 2015.


2 – Les mesures d’adaptation

Vous savez tous ici que je suis un partisan de la mutualisation des services et même de la fusion des deux CCIT en une seule chambre régionale, avec des délégations locales dépourvues de statut juridique.

Je pense que l’échelon régional est la solution la plus pertinente pour assurer le bon équilibre de l’action économique qui relève de la compétence de la CTC.

Ma position n’est pas encore majoritaire, mais la baisse des ressources et les difficultés économiques à venir nous y amèneront certainement.

Pour se présenter dans une telle négociation avec nos collègues de Bastia, il nous faut être dans une situation budgétaire équilibrée et sur un mode de gestion se fondant sur des objectifs clairs.

Je vais donc vous livrer ma pensée sur les mesures d’adaptation pour parvenir à ces deux objectifs.  


3 – Le constat sur les services

Les mesures d’adaptation se fondent sur le rapport de l’IGF.

Il préconisait deux grandes séries de recommandations :
→ La 1ère série de mesures portait sur la maîtrise budgétaire, au travers de 26 mesures.
→ La 2ème série de mesures portait sur la gouvernance, au travers de 26 mesures également.

S’agissant des mesures relatives à la gouvernance les deux plus importantes sont les suivantes :

Mesure de gouvernance 1 : établir une hiérarchie qui exerce son pouvoir. 
Mesure de gouvernance 2 : appliquer les conventions collectives aux SIC (services industriels et commerciaux).

Pour les mesures relatives à la maîtrise budgétaire les trois plus importantes sont les suivantes :

Mesure de maîtrise budgétaire 1 : fermeture du palais des congrès ;
Mesure de maîtrise budgétaire 2 : plan d’économie de 6 % sur le consolidé ;
Mesure de maîtrise budgétaire 3 : évaluation des opérations menées.

Mais avant d’agir il faut se représenter ce qu’est la CCIT 2A. Elle se compose de cinq services que je classe en fonction de leurs CA respectifs :

Les aéroports avec 49 % du total du CA consolidé ;
Les ports avec 28 % du total du CA consolidé ;
Les services généraux avec 17 % du total du CA consolidé ;
Le palais des congrès avec 3 % du total du CA consolidé ;
La formation avec 3 % du total du CA consolidé.
 Le service aménagements est négligeable dans le total du CA consolidé. 


4 – Le constat sur les résultats

Les aéroports qui avaient un résultat légèrement positif ces derniers exercices seront à l’équilibre en 2014.

Les ports qui étaient encore à l’équilibre en 2012, sont passés dans le rouge en 2013 avec 1 M€ de perte et cette perte doublera en 2014 : 2M€.

Les services généraux qui étaient en perte de 1 M€ en 2012, puis excédentaires du même montant en 2013, seront en perte de près de 1,5 M€ en 2014.  

Les autres services sont à l’équilibre.

Au final le consolidé 2014 se clôturera avec une perte de l’ordre de 3 M€ et les projections pour 2015 nous amènent à une perte de 5 M€ si nous ne réagissons pas.

La conclusion est qu’il faut nous occuper très sérieusement de la maîtrise budgétaire des aéroports, ports et services généraux qui représentent 94 % du total du CA du consolidé.


5 – Les actions correctrices

Les aéroports ne connaîtront plus la hausse de CA de 1,8 M€ qu’ils ont connu de 2012 à 2013.  L’adaptation des OSP a d’ailleurs diminué de 64 000 places l’offre sur Figari et Calvi.

Il nous faut donc examiner les moyens de maintenir ce chiffre au travers d’un plan d’action.

Avec le redressement ou pire encore, la liquidation de la SNCM, les ports de Porto-Vecchio et Propriano vont accentuer leurs pertes. Il en sera de même pour Ajaccio, qui a déjà subi une baisse de près de 10 % en 2014 en raison du conflit des transports.  

Les services généraux sont eux plombés par la dotation de survie qu’ils octroient au palais des congrès : 700 000 € par an en moyenne depuis 10 ans, alors que ce versement est illégal comme l’a souligné le rapport de l’IGF.

Que faire face à cette situation ?

A mon sens il convient d’agir en deux temps.

Premier temps :
→Tout d’abord engager un plan d’économie de 6% sur le consolidé ;
→Ensuite établir une hiérarchie qui exerce son pouvoir ;
→Enfin appliquer les conventions collectives aux SIC.

Second temps :
 →Poursuivre en fermant le palais des congrès ;
→Terminer en vendant nos terrains inutilisés afin de financer les départs des cadres qui en ont manifesté le désir pour diminuer la masse salariale et s’assurer un volant de trésorerie.


6 – Conclusion

Ces mesures ont pour objet d’assurer la survie même de notre institution qui va connaître, rappelons le,
→3 M€ de pertes en 2014
→et 5 M€ de pertes en 2015 si nous ne faisons rien.

Pour être mises en œuvre ces mesures doivent reposer sur une nouvelle gouvernance politique, je dis bien une nouvelle gouvernance politique.

Ma vision est la suivante :

La Président doit être assisté par 4 membres, formant une cellule de crise, qui auront chacun en charge un service :

Le 1er membre aura en charge les aéroports ;
Le 2ème membre aura en charge les ports ;
Le 3ème membre aura en charge les services généraux et le palais des congrès ;
Le 4ème membre aura en charge les autres services ;

Tous les 15 jours une réunion de travail qui rassemblera la cellule de crise, sous l’autorité de la Présidente, actera les mesures à prendre, les mettra en place avec la hiérarchie et les évaluera.

Et surtout il conviendra que les élus donnent l’exemple avec la suppression de leurs émoluments, des véhicules de fonction et des tablettes. De même il faudra que tous les 15 jours soient actés les déplacements qui seront pris en charge.

Une telle action correctrice exige de l’exemplarité, de la rigueur et de la constance.

Je crois fermement qu’il nous faut délivrer un message clair, pour montrer à tous qu’une nouvelle impulsion est donnée à notre institution.

Il en va de notre survie !

A défaut ce sera le Préfet qui le fera.

Alors de grâce, après 30 ans de décentralisation, après une longue pratique d’autonomie décisionnelle des chambres, ne retournons pas au passé faute de courage dans la gouvernance.